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Conférence de Sharjah : Le HCR appelle à agir d'urgence pour la protection des enfants réfugiés

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Conférence de Sharjah : Le HCR appelle à agir d'urgence pour la protection des enfants réfugiés

15 Octobre 2014 Egalement disponible ici :
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Antonio Guterres lors de la session d'ouverture de la conférence « Investir dans l'avenir » à Sharjah

Sharjah, Emirats arabes unis (EAU), 16 octobre (HCR) - Le chef du HCR António Guterres a appelé mercredi, lors d'une conférence à Sharjah, à agir d'urgence pour renforcer la protection de millions d'enfants réfugiés.

« Protéger les enfants réfugiés est une priorité essentielle pour le HCR et mener à bien cette activité nécessite de collaborer étroitement avec toutes les parties prenantes », a indiqué António Guterres aux délégués à l'ouverture de la conférence prévue pour durer deux jours sur le thème « Investir dans l'avenir ». Cette conférence est organisée par le souverain de Sharjah, le Cheikh Sultan bin Mohammed Al Qasimi, qui s'est également exprimé. La conférence porte principalement sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

« Nous devons faire davantage pour que les enfants réfugiés vivent dans la sécurité - en leur donnant accès à une éducation de qualité, à une aide psychologique et à un soutien ciblé, pour ceux qui ont des besoins spécifiques, et en veillant à ce qu'ils soient enregistrés à la naissance. Un soutien ciblé à leurs familles et à leurs communautés est tout aussi important afin que les enfants soient mieux protégés », a ajouté le Haut Commissaire.

Il a déclaré que la conférence de Sharjah était l'occasion de « travailler ensemble pour améliorer la protection des enfants réfugiés dans la région. J'espère que cette réunion aidera à élargir et renforcer les partenariats entre les gouvernements, la société civile, les organisations internationales et le secteur privé et que, lors de nos discussions, nous pourrons identifier des actions spécifiques pour que les enfants et les adolescents réfugiés sont mieux protégés et retrouvent l'espoir pour leur avenir. »

António Guterres a déclaré aux délégués que les enfants, le groupe démographique le plus vulnérable durant les conflits et les déplacements de populations, composent aujourd'hui la moitié des réfugiés à travers le monde, soit la proportion la plus élevée depuis plus d'une décennie. La situation au Moyen-Orient est particulièrement grave, avec des crises en Syrie et en Iraq. « Ici, dans cette région, chaque minute, un enfant est forcé de fuir son pays », a-t-il expliqué.

Leur vie en exil est faite d'incertitudes et de luttes au quotidien. « Beaucoup sont séparés de leurs familles, ont des difficultés pour accéder aux services essentiels et vivent dans une pauvreté croissante. Seulement un enfant réfugié syrien sur deux accueillis dans l'un des pays voisins est scolarisé », a ajouté António Guterres.

« Nous savons que les enfants réfugiés sont confrontés à un risque accru de travail des enfants et de recrutement forcé. Ils sont par ailleurs encore plus vulnérables à la violence domestique, dans les communautés ou dans les écoles, y compris la violence sexuelle et à l'encontre des femmes. C'est l'une des raisons, y compris les difficultés financières, pour laquelle de plus en plus de parents réfugiés acceptent des mariages précoces pour leurs filles. »

Le Haut Commissaire a déclaré que les conséquences de la violence contre les enfants étaient « graves et coûteuses, à long terme » - aussi bien pour les enfants touchés que pour leurs communautés. « Quand le déplacement se prolonge, davantage de contributions sont nécessaires pour soutenir les systèmes et les services nationaux de protection de l'enfance, qui sont assurés par le gouvernement et les organisations de la société civile. »

António Guterres a indiqué : « Nous ne devons pas permettre à ces enfants de devenir une génération perdue. Si nous ne les protégeons pas contre l'exploitation et les abus, si nous les abandonnons sans instruction et sans qualification, la reprise et le développement de leur pays sera retardé de plusieurs années. »

Lors de son allocution, la reine Rania de Jordanie a décrit le déplacement massif de population en Syrie comme étant « une gifle au visage de l'humanité. » Elle a également exhorté la communauté internationale à un soutien continu pour les pays hôtes comme la Jordanie, ajoutant que « les besoins sont beaucoup plus importants que le soutien offert ».

Plus de 300 délégués, dont des responsables gouvernementaux, des travailleurs humanitaires et des experts sur les questions de réfugiés et la protection des enfants discutent d'un large éventail de sujets lors de cette réunion. Les sujets traités comprennent la violence sexuelle et à l'encontre des femmes ; la protection des enfants affectés par les conflits armés ; l'enregistrement des naissances et la documentation juridique des enfants nés en tant que réfugiés ; l'exploitation et la séparation ; l'éducation et l'autonomisation des jeunes en tant que leviers pour un changement.

L'Eminent défenseur du HCR Sheikha Jawaher Bint Mohammed Al Qasimi, l'épouse du Souverain de Sharjah, a aidé à organiser la conférence, la première de ce type dans la région. La réunion devrait publier un ensemble de principes sur la protection des enfants réfugiés avant de s'achever jeudi après-midi.

Par Mohammed Abu Asaker à Sharjah, Emirats arabes unis

Pour lire la déclaration du chef du HCR (en anglais) : "Investing in the Future" - Regional Conference on Protecting Refugee Children in the Middle East and North Africa. Introductory Remarks by António Guterres, United Nations High Commissioner for Refugees. Sharjah, United Arab Emirates, 15 October 2014